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16 avril 2019

par Frédéric Turgeon, M.D., CCMF, FCMF  ProfessionSanté – L’actualité médicale

Quel avenir peut-on souhaiter pour la médecine de famille? À quels lendemains aspirer en matière d’organisation des soins de santé au Québec? Peut-on trouver un lien entre ces deux questions? Je crois bien que oui…

Le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) tenait, en novembre dernier, son Forum des leaders sur la valorisation de la médecine de famille. Exercice qui a été alimenté par la présence dynamique et enthousiaste de plusieurs acteurs clés qui gravitent autour de notre discipline au Québec. Parmi les messages les plus forts qui ont été retenus à l’issue de cette journée, je veux aborder celui du travail de collaboration, qui est non seulement nécessaire entre les médecins de famille et les autres spécialistes et professionnels de la santé, mais qui, lorsqu’il est optimal, s’avère extrêmement riche de sens auprès de nos patientes et patients.

Pour une plus grande cohérence

Dans cette quête sans cesse croissante d’une plus grande cohérence dans l’organisation de nos soins et services de santé, il apparaît des plus logiques de continuer à bonifier ce vaisseau amiral des soins de première ligne que constitue notre modèle des groupes de médecine de famille (GMF), par la présence accrue en ses murs (tant physiques que virtuels) davantage de nos collègues des autres professions reconnues en santé. En effet, comme suggéré dans la nouvelle mouture des recommandations fort bien documentées de la version 2019 du Centre de médecine de famille du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), il serait souhaitable à l’avenir de bien évaluer les besoins de nos collectivités respectives afin de déterminer les collaborations professionnelles qui seront les plus à même d’apporter une valeur ajoutée dans l’offre de services actuelle des GMF. Ce document riche en idées constructives nous confirme qu’en « fournissant aux patients une gamme complète de services qui répondent le mieux possible à leurs besoins, il est possible d’offrir un meilleur accès, une plus grande satisfaction pour les patients et les prestataires de soins, et une meilleure efficacité des ressources en offrant des soins en équipe ».

Le succès remporté par l’initiative de certains GMF qui invitent, par exemple, un psychiatre répondant à venir y rencontrer certains de leurs patients et à discuter avec les équipes locales des cas complexes afin d’optimiser leurs plans de traitement et de prise en charge est certes de bon augure et encourage à continuer à explorer cette voie prometteuse. Et, dans le contexte du déploiement toujours plus efficace des technologies de l’information, cette collaboration accrue entre professionnels n’aura pas, bien entendu, à se dérouler nécessairement dans les lieux physiques de la clinique du médecin de famille.

Pour une révision du cadre de gestion des GMF

À quand donc la prochaine révision du cadre de gestion de nos GMF pouvant nous permettre d’avancer avec plus de confiance dans ces sentiers qui demandent encore à être battus… ensemble? Si nous parvenions ainsi à éviter, par exemple, les silos vides de sens qui existent étonnamment en Ontario, en ce 21e siècle, entre certaines cliniques médicales et cliniques d’infirmières praticiennes, nous réussirions à franchir un autre pas important vers un peu plus de cohérence pour notre société!

« Les médecins de famille étant le moteur de la cohésion et de la continuité dans le système de santé » ‒ voir le Profil professionnel en médecine de famille du CMFC ‒, l’intérêt de poursuivre plus avant le développement de nos GMF se voit également reflété par cet autre message tiré de notre Forum de novembre dernier et qui traite de la relation du médecin de famille avec son patient : « À travers les différents épisodes de soins, peu importe la condition ou le problème rencontrés, la plus grande constante qui demeure pour la personne soignée, c’est son ou sa médecin de famille. »

La possibilité est là, à nos portes, de jouer ce rôle de leader, de ciment et de grand intégrateur du système de santé. Saisissons-la. Tout cela se fera au bénéfice premier de nos patientes et patients. Puis du système de santé dans son ensemble. Et, ultimement, de notre profession elle-même. Cela deviendrait le moteur le plus important pour l’attractivité future de la médecine de famille auprès de notre jeune relève. Car, soyons assurés que désormais, tout ce que l’on fera, toute la cohérence ou l’incohérence de nos gestes et de nos orientations futures seront scrutés à la loupe par cette jeunesse diablement allumée et intéressée plus que tout à s’impliquer dans un monde qui ait du sens…

18 février 2019

par la Dre Valérie Bastien – Première ligne

Description : http://www.premiereligne.org/wordpress/wp-content/uploads/2019/02/CQMF-Vue-sur-le-village-d%E2%80%99Inukjuak-copy-1024x451.png

Vue sur le village d’Inukjuak, avec un chien husky comme on en voit partout.

J’ai eu la possibilité de vivre pendant trois semaines, dans le cadre d’un stage lors de ma deuxième année de résidence, au cœur même des services de santé du Nunavik. Je vous partage un aperçu de mon expérience dans le Nord, en espérant vous inspirer à sortir des sentiers battus.

Un premier regard

Fin octobre 2018, j’arrive au comptoir d’Air Inuit à l’aéroport international Pierre-Elliot-Trudeau de Montréal. Autour de moi, plusieurs voyageuses et voyageurs vêtus chaudement se connaissent, se retrouvent, se font l’accolade. Les gens qui vont dans le Nord partagent une expérience commune qui les unit; ils forment une grande famille. Nombreux sont ceux qui rapportent de lourdes caisses de denrées alimentaires ou d’autres fournitures – le cout de certains items est très élevé au Nunavik. Une fois à bord, le temps d’une courte escale, j’aperçois les derniers arbres que je verrai de tout mon séjour. Il y a effectivement une nette démarcation entre le climat subarctique et la toundra, ce désert de glace fascinant qui s’étend à perte de vue. Et que dire de la danse mythique des aurores boréales! Il n’est pas surprenant que ces splendeurs célestes aient inspiré les contes et légendes inuits.

Description : http://catheline.enferetdamnation.org/pl/wp-content/uploads/2019/02/CQMF-article.png

Vue de la Toudra

Des problématiques de santé particulières à la population inuite

Les problématiques de santé présentes au Nunavik diffèrent de celles que nous voyons dans le « Sud » du Québec. Les motifs de consultation les plus courants sont les traumatismes, les accidents de la route (véhicule tout-terrain ou motoneige), les lacérations, les fractures. On note également une consommation de tabac très répandue (73 % de la population de plus de 18 ans). Le cancer pulmonaire est donc fréquent. Ces dernières années, le surpoids et l’obésité ont crû au sein de la population inuite en raison de changements des habitudes de vie (ex. : plus grande consommation d’aliments du « Sud », sédentarisation… Toutefois, les troubles métaboliques sont moins fréquents que dans les populations cries de la Baie-James ou des villes.

La santé mentale est un autre enjeu prédominant. Beaucoup de jeunes Inuites et Inuits souffrent d’anxiété, de dépression, d’idées suicidaires ou encore d’un trouble lié à l’usage de l’alcool. Certains ont vécu des traumatismes et une histoire familiale difficile qui ont laissé des séquelles psychiques. Les travailleuses et travailleurs sociaux et les intervenantes et intervenants communautaires jouent un rôle crucial auprès de ces jeunes. La population étant peu nombreuse, tous les membres de la communauté inuite connaissent quelqu’un qui s’est suicidé.  Le taux de suicide au Nunavik est des plus alarmants. Entre les mois de janvier et octobre 2018, quatorze suicides ont eu lieu dans la communauté de Puvirnituq, qui compte moins de 1800 habitants. Le manque de ressources disponibles en santé mentale au Nunavik est criant.

Un travail collaboratif essentiel

Au niveau de l’organisation des soins, le Nunavik se répartit en deux grandes régions : la côte de la Baie d’Hudson, dont Puvirnituq est le centre de santé principal, et la côte de la Baie d’Ungava, avec son centre à Kuujjuaq. Pour les cas nécessitant des soins spécialisés, la côte de la Baie d’Hudson réfère ses patientes et patients à Montréal, tandis que les membres de la communautés de la Baie d’Ungava sont envoyés à Québec. Cela dit, lorsqu’une situation exige des investigations rapides, on n’a pas d’autre choix que de procéder à des transferts par avion. Il n’existe aucune route entre les villages. Selon les conditions météorologiques, des délais de plusieurs heures voire plusieurs jours peuvent s’appliquer. Les médecins sont ainsi appelés à collaborer avec les pilotes lors des transferts en Medevac (évacuation médicale d’urgence) – un service d’ambulances aériennes.

Description : http://catheline.enferetdamnation.org/pl/wp-content/uploads/2019/02/CQMF-article-2-copy.png

Transfert d’un bébé en service Medevac

Aussi, les résultats de laboratoire ne sont pas disponibles le jour même du fait que les prélèvements doivent être acheminés par la voie des airs à Puvirnituq. Au centre de santé principal, la radiologie simple et l’échographie réalisée par une ou un technicien sont disponibles; les images sont lues par une ou un radiologiste à Montréal. Pour les tomodensitométries (TDM, aussi dites « scan »), imageries par résonance magnétique (IRM) et procédures chirurgicales, des transferts dans des centres urbains sont nécessaires.

Selon la taille de la population des villages, seulement un à cinq médecins de famille sont présents sur place. Les infirmières et infirmiers à rôles élargis sont donc essentiels pour prodiguer des soins de base. Grâce à une formation supplémentaire et suivant un protocole établi, ils peuvent diagnostiquer et traiter des conditions fréquentes. Si le cas est plus complexe ou sort du protocole, le personnel infirmier se réfère au médecin. L’accès aux spécialistes est limité dans le Nord. Le ou la médecin de famille a recours à la télémédecine, c’est-à-dire qu’il communique par courriel ou téléphone avec ces derniers. Par ailleurs, les accouchements sont réalisés par les sages-femmes inuites. Les femmes avec des grossesses à risque identifiées avant l’accouchement sont transférées vers la fin du troisième trimestre dans un centre où travaillent des obstétriciennes et obstétriciens-gynécologues.

Au Nunavik, la collaboration interprofessionnelle ne s’arrête pas uniquement aux intervenantes et intervenants de la santé. L’ampleur des problèmes psychosociaux exige d’étendre cette collaboration à d’autres professionnels comme les travailleuses et travailleurs sociaux, intervenantes et intervenants communautaires, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs (ces deux dernières professions sont en sous-effectif flagrant) pour être en mesure d’offrir des soins à cette population isolée des grands centres médicaux. On ne peut parler d’égalité dans l’accès aux soins de santé quand on vit en milieu éloigné.

Une expérience qui vaut le détour

Ce séjour, dont je pourrais vous parler encore longuement, m’a permis de constater la complexité des soins quand l’accès y est limité, et aussi l’importance de l’impact des déterminants sociaux de la santé. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion de rencontrer des professionnelles et des professionnels inspirants ainsi que des gens chaleureux et accueillants. Toute personne ayant un esprit ouvert et curieux devrait certainement tenter l’expérience!

Nakurmiik! Merci!

Québec, le 3 mai 2018 – Le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) lance aujourd’hui son programme de mentorat : Le mentorat, c’est pour moi! « Nos nouveaux médecins, en début d’exercice, sont exposés à des défis qu’ils n’ont pas à vivre seuls. C’est pourquoi le CQMF offre à ses jeunes membres, dans leurs cinq premières années de pratique, la possibilité de participer à un programme de mentorat où compréhension et respect sont au rendez-vous», se réjouit le Dr Frédéric Turgeon, président du CQMF. Le programme de mentorat vise à outiller, guider, rassurer le nouveau médecin afin qu’il ou elle puisse s’affirmer dans l’exercice de sa profession.

Innovation organisationnelle prometteuse, l’activité répond à des besoins importants exprimés par la relève en médecine de famille au Québec. « Nous travaillons à ce projet de mentorat depuis 2012. Nous nous sommes donné comme mission d’accompagner les nouveaux médecins en contribuant à soutenir leur réussite personnelle et professionnelle. Formidable outil intergénérationnel qui tisse des liens entre les membres, le mentorat est à la fois un soutien pour la relève en médecine de famille et une reconnaissance de l’expertise des médecins d’expérience. Nous croyons fermement que le mentorat fait partie d’un processus d’autoapprentissage et d’épanouissement de soi à favoriser absolument », souligne la Dre Dominique Deschênes, présidente du comité de programme de mentorat du CQMF. 

Fruit d’une analyse rigoureuse

Soucieux de prendre part à l’acquisition, au partage et au transfert des connaissances, le comité de programme de mentorat du CQMF a choisi d’intégrer une recherche évaluative qualitative à l’implantation de son projet pilote sur le mentorat. Ainsi, une réflexion universitaire et académique, sous la coordination du professeur titulaire et chercheur Luc Côté, du département de médecine familiale de l’Université Laval, a contribué à modeler et à évaluer son programme. Tout en faisant ressortir les améliorations à y apporter, l’analyse de l’implantation du projet pilote a montré qu’elle s’est faite avec succès dans l’ensemble.

Le projet de recherche rattaché au programme de mentorat du CQMF a été mené auprès de la première cohorte de mentorés et de mentors, de novembre 2016 à février 2018. Les informations colligées témoignent d’un taux de satisfaction de 80 % à l’égard du programme. La principale retombée pour les mentorés, soit le soutien offert par le mentor, s’est traduite par une écoute empathique qui s’est aussi exprimée en conseils jugés appropriés. Les mentors, pour leur part, ont fait valoir majoritairement que le fait de jouer ce rôle les avait valorisés autant professionnellement que personnellement. Élément unique à ce programme, la communauté de pratique en soutien aux mentors s’est révélée d’intérêt et gagnera à atteindre son plein potentiel.

Mission du CQMF

Le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) a pour mission de soutenir le médecin de famille dans les meilleures pratiques cliniques et organisationnelles. Il regroupe plus de 4 500 membres. Ses activités sont assurées par des médecins de famille bénévoles et engagés envers la profession et la collectivité. Le CQMF est la section québécoise du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), responsable de l’établissement des normes de formation et de certification des médecins de famille; il procède à l’agrément des programmes de résidence en médecine de famille dans les 17 facultés de médecine du pays.

Source : Collège québécois des médecins de famille (CQMF)

Pour information : Linda Lévesque, responsable des communications, 450 973-2228; cellulaire : 514 242-8909; llevesque@cqmf.qc.ca

Je suis membre parce que ...

 Je reçois le soutien nécessaire pour devenir un meilleur médecin, jour après jour 

Marie-Claude Moore, M.D., CCMF

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Caroline Laberge, M.D., CCMF, FCMF

 Le CQMF me permet de développer un soutien concret aux jeunes médecins du Québec 

Dominique Deschênes, M.D., CCMF, FCMF

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