Solidarité et partage pour affronter la deuxième vague
Montréal, 2 novembre 2020 – « Nous lançons officiellement aujourd’hui la Communauté de pratique des médecins en CHSLD (CPMC) », annoncent les Dres Sophie Zhang et Élise Boulanger, coprésidentes du comité directeur de la CPMC. La communauté de pratique des médecins en centre d’hébergement et de soins de longue durée offre un lieu de communication entre médecins, de partage de ressources et de diffusion des meilleures pratiques en lien avec la COVID-19 dans les milieux de soins de longue durée.
« La deuxième vague est amorcée. La CPMC vise à mettre en lien des médecins de régions moins touchées par la COVID-19 avec d’autres médecins plus expérimentés. Il faut partager les leçons apprises ce printemps pour que tout le monde soit mieux outillé face à ce qui s’en vient », souligne la Dre Sophie Zhang.
Partager, soutenir et diffuser les meilleures pratiques
Mis en ligne depuis peu, le site Internet de la CPMC (www.cpmchsld.ca) a connu un trafic significatif. Jusqu’à maintenant, plus de 300 médecins de diverses régions du Québec sont devenus membres de la communauté. Le 16 octobre dernier, c’est plus d’une centaine d’entre eux qui participaient à un premier webinaire organisé par la CPMC intitulé Leçons de la pandémie, pour naviguer vers l’avenir des services et des soins aux personnes âgées, présenté par le Dr Quoc Dinh Nguyen, gériatre-interniste, auparavant à la tête du groupe d’experts des milieux de vie pour aînés et membre fondateur de la CPMC.
« Il faut revaloriser le travail en CHSLD, promouvoir la qualité des soins aux personnes âgées et garantir l’équité des ressources dans le système de santé. Avoir la possibilité de réseauter et d’échanger entre médecins est un pas dans la bonne direction », poursuit la Dre Élise Boulanger.
Pour améliorer les soins et les services en centre d’hébergement
La CPMC a été créée dans la foulée de la pandémie de COVID-19 au Québec. Cette crise sanitaire majeure a mis en lumière les besoins d’échange et de renforcement des liens entre médecins des CHSLD. L’idée de sa création est née des nombreux échanges entre des médecins de famille et des gériatres très impliqués pendant la première vague. Unis par leur engagement sur le terrain ainsi qu’à différents niveaux de gestion, les membres fondateurs ont voulu donner une voix plus forte aux CHSLD, jusque-là peu représentés dans les instances administratives, professionnelles et gouvernementales.
En septembre 2020, la CPMC a intégré les rangs du Collège québécois des médecins de famille (CQMF). Bien que la COVID-19 sera l’enjeu de l’année en cours, le comité directeur de la CPMC a l’intention de poursuivre ses activités bien au-delà de la pandémie, pour couvrir d’autres thématiques en lien avec les soins de longue durée.
Source : Communauté de pratique des médecins en CHSLD (CPMC)
Webinaires du CMFC diffusés en direct portant sur des sujets cliniques. Il est possible d’écouter les enregistrements de ces webinaires dans la section « Webinaires précédents« .
Répertoire de ressources pour les activités pédagogiques fondamentales.
par Caroline Laberge, M.D., CCMF, FCMF –ProfessionSanté – L’actualité médicale
Dre Caroline Laberge, présidente du CQMF
Le sujet est sur toutes les tribunes actuellement. Il y a quelques mois déjà, je souhaitais écrire sur le racisme dans la foulée des événements qui se déroulaient chez nos voisins du Sud, après la mort de Georges Floyd. Le CQMF et son groupe de travail sur les causes sociales et environnementales se préoccupent des iniquités qui touchent nos collectivités et des enjeux qui affectent la santé et le bien-être. Comme médecin et autres professionnels-elles de la santé, nous sommes souvent les premiers témoins de ces impacts sur les individus et avons la possibilité de parler et dénoncer ce que nous constatons. À l’égard du racisme systémique dont notre système de santé n’est malheureusement pas exempt, un changement s’impose et nous pouvons être toutes et tous des acteurs de changement.
En mai dernier et dans les semaines suivant la mort de George Floyd, nous étions témoins des émeutes meurtrières aux États-Unis. Les démonstrations de mépris de la vie humaine de couleur noire ont abondé dans les médias et ont fait ressortir de nombreuses histoires similaires de violence policière et de système judiciaire gangrené. La suite donne froid dans le dos : polarisation des militantes et militants, encouragements à la violence pour contenir les émeutes, montée des groupes d’extrême droite et néonazis. L’élection présidentielle du 3 novembre prochain laisse entrevoir des difficultés à réconcilier ces vives tensions.
Chez nous?
Chez nous, on se sent plus ou moins impliqués, ça n’arrive pas ici! Mais voilà. La tragique vidéo de Joyce Echaquan et sa mort dans des circonstances nébuleuses, dans les heures qui ont suivi cette brutalité dans les soins, nous donne un tout autre écho. C’est bien arrivé chez nous et ce n’est pas un événement isolé. La Commission Viens avait entendu, de 2017 à 2019, des centaines de témoignages d’Autochtones décriant les traitements reçus par les autorités policières, le système judiciaire, les services de santé, la protection de la jeunesse.
Comme le décrit le commissaire Jacques Viens dans son rapport : « La discrimination systémique a pour caractéristique d’être largement répandue, voire institutionnalisée dans les pratiques, les politiques et les cultures ayant cours dans une société. La discrimination systémique peut entraver le parcours d’un individu tout au long de sa vie et même avoir des effets négatifs sur plusieurs générations. »
Ce même constat s’est dégagé de la consultation citoyenne tenue à Montréal, de 2018 à 2020, dont le rapport Racisme et discrimination systémiques dans les compétences de la Ville de Montréal a été déposé en juin dernier. Le profilage racial existe bel et bien et les citoyens issus des minorités visibles sont plus à risque d’avoir des démêlés avec la justice. Sans prétendre avoir lu le rapport au complet, j’aime bien la piste de solution proposée : « Finalement, (la Ville) doit s’attaquer aux inégalités sociales afin de réduire les écarts, car le racisme et la discrimination systémiques s’entrecroisent souvent avec d’autres facteurs comme la pauvreté, le manque de services municipaux ou la précarité de statut, des situations qui fragilisent encore plus le tissu social. »
Mais par où commencer pour remédier à la situation? L’exemple de l’Université Laval est intéressant. Créé en 2015, le Vice-décanat à la responsabilité sociale a, entre autres, pour mission de soutenir l’inclusion et la diversité au sein de l’ensemble de notre communauté. La Faculté de médecine soutient que « en raison de notre engagement envers la responsabilité sociale, il est important que tous les membres de notre communauté soient conscients des conséquences négatives du racisme systémique, tant sur la formation des futurs professionnels et futures professionnelles de la santé que sur la qualité des soins et services rendus à la population. »
Pourtant, même en étant conscients, il y a certains biais qui font malgré tout partie de notre schème de pensée, comme en témoigne ma collègue, la Dre Pascale Breault, médecin de famille au GMF-U de Saint-Charles-Borromée, à Joliette, et médecin dans la communauté atikamekw de Manawan. Le Dr Mathieu Pelletier souligne, pour sa part, que les soins autochtones doivent être avant tout une attention portée à la sécurité culturelle. On parle ici davantage d’une acquisition de compétence que de connaissances.
Pour le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), c’est également une préoccupation, depuis plusieurs années, d’offrir des soins de qualité et « culturellement sécuritaires » aux peuples autochtones. Le Groupe de travail sur la santé autochtone (GTSA), mis sur pied en 2011, a pour mandat d’aider le CMFC à aborder la question du racisme systémique et du colonialisme dans nos normes de formation et nos pratiques. Il a aussi le mandat de travailler à nouer des liens de confiance entre les médecins de famille autochtones, leurs communautés et le Collège.
Urgence d’agir
Aujourd’hui, il y a urgence d’agir. Des mesures concrètes et à court terme doivent être prises pour rendre les soins et services de santé plus respectueux des personnes, quelle que soit leur origine. Le 16 octobre dernier, en mode virtuel, le gouvernement fédéral réunissait d’urgence plus de 350 personnes en vue de proposer, d’ici janvier 2021, un plan d’action visant à enrayer le racisme systémique dans le système de santé. Il importera de travailler avec les Premières Nations pour s’assurer que les Autochtones se sentent en sécurité dans les milieux de soins. Et, pour mettre pleinement en œuvre les recommandations du rapport de la Commission Viens, Québec devra aussi travailler avec les Premières Nations.
Je pense que globalement, comme professionnels-elles de la santé, nous devons toujours garder une grande humanité, de l’humilité et une ouverture à l’autre pour bien comprendre l’histoire de chacune et chacun de nos patients et les aider réellement; ceci s’applique autant aux Autochtones qu’à toutes les clientèles marginalisées. J’ai l’impression que parfois notre sentiment d’impuissance peut nous amener à juger et à nous détacher émotionnellement pour ne pas porter seul-e cette charge trop lourde. Diverses pistes de solutions sont à méditer : comprendre le portrait global et historique; travailler en équipe pour offrir les meilleurs soins; et accepter que cela prendra du temps!
J’aimerais entendre vos histoires, témoignages et idées pour rendre nos soins justes et sécuritaires pour toutes et tous. Je vous invite aussi à visiter notre site Web! Nous diffuserons sous peu des suggestions de lectures, de films et autres ressources pour réfléchir à ces enjeux.
Depuis plus de quarante ans, le Dr Pierre-Paul Tellier consacre sa pratique médicale à la vie communautaire des arrondissements Notre-Dame-de-Grâce et Côte-des-Neiges, particulièrement pour aider les enfants et adolescents à risque. Un parcours qui lui a valu le prix du Médecin de famille de l’année 2020 décerné, en juin dernier, par le Collège québécois des médecins de famille.
« Et dire que je suis devenu omnipraticien parce que je souhaitais quitter le plus rapidement possible le milieu universitaire. Je détestais cet environnement de compétition et de performance à tout prix », avoue d’emblée ce diplômé de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Un choix de carrière, précise-t-il, qu’il n’a ensuite jamais regretté.
Dès ses premières heures en résidence de médecine familiale à l’Hôpital pour enfants de Montréal, le Dr Tellier a découvert qu’il était au bon endroit. « Je pouvais enfin prodiguer la même médecine que celle de mon idole de jeunesse, le Dr Marcus Welby. J’étais un grand admirateur de ce personnage de série télévisée américaine. C’était un homme aimable qui soignait les gens, peu importe leur âge et qui ils étaient. C’était le médecin que je voulais devenir… et que je suis devenu », raconte le clinicien qui a grandi dans la ville ontarienne de Pembroke, à 140 km à l’ouest d’Ottawa.
Une fois sa résidence terminée, le Dr Tellier est allé suivre une formation complémentaire (fellowship) en santé des adolescents au Bellevue Hospital, à New York. Pendant deux ans, il a perfectionné sa pratique en compagnie de la Dre Adèle Hoffman, l’une des fondatrices de la discipline aux États-Unis.
À son retour à Montréal, à la fin des années 1970, le Dr Tellier a décroché le poste de directeur du service de santé pour étudiants de l’Université McGill, poste qu’il a occupé pendant près de 35 ans, soit jusqu’en 2015. C’est d’ailleurs dans le cadre de cet emploi que le Dr Tellier a été surnommé « Dr T » par les étudiants.
Le nom du Dr Pierre-Paul Tellier a aussi été étroitement associé pendant plus de 37 ans à l’organisme communautaire À deux mains/Head & Hands, dans l’arrondissement Notre-Dame-de-Grâce. Née en 1970, cette organisation vient en aide aux jeunes de 12 à 25 ans.
J’étais un grand admirateur du personnage du Dr Marcus Welby. C’était un homme aimable qui soignait les gens, peu importe leur âge et qui ils étaient. C’était le médecin que je voulais devenir… et que je suis devenu.
Enfin, même à l’aube de ses 70 ans, l’heure de la retraite n’a pas encore sonné pour le Dr Tellier qui continue de pratiquer au CLSC Côte-des-Neiges et à la Clinique Medic Elle. « Depuis ma toute première journée de pratique, dit-il, j’ai toujours été fasciné par cette médecine de première ligne qui permet de suivre nos patients sur plusieurs années. Actuellement, j’ai le privilège de soigner les petits-enfants de mes premiers patients du temps de mes deux années de résidence. »
Le Dr Tellier demeure également actif sur le campus de McGill. À titre de professeur agrégé, il enseigne à des étudiants en médecine et en sciences infirmières. Ses champs d’expertise concernent notamment la santé sexuelle, la violence conjugale ainsi que la traite de personnes. Faisant de la recherche au sein du programme de résidence en médecine de famille, le Dr Tellier a d’ailleurs plusieurs projets en tête. Le dernier en lice : venir en aide aux jeunes transgenres issus de l’immigration.
par Caroline Laberge, M.D., CCMF, FCMF–ProfessionSanté – L’actualité médicale
Il
y a quelques semaines, j’ai eu la chance de participer aux entrevues de
résidence en médecine de famille. J’y ai rencontré de jeunes médecins
intéressés, équilibrés, qui ont déjà un bagage de vie et un aperçu de la
pratique médicale à travers leurs yeux d’externes dans nos hôpitaux… J’ai senti
chez eux un désir de s’investir dans la relation de continuité, qui unit le
médecin de famille à ses patients, relation qui est au cœur de notre belle
profession.
Qu’est-ce
qui fait que cet enthousiasme se transforme parfois en détresse chez les
résidents et les médecins en exercice? Qu’est-ce qui explique l’explosion des
problèmes de santé mentale dans toute notre société? Dans ma patientèle, je
vois tellement de parents épuisés, d’enfants avec un TDAH ou un trouble de
comportement, avec bien souvent l’anxiété comme trame de fond… Et si tout
venait de notre mode de vie effréné?
Prendre
du temps
J’ai
lu récemment le livre Éloge de la lenteur de Carl Honoré, qui m’a fait
réaliser notre rapport au temps dans cette recherche toujours plus grande
d’efficacité. Il y a un « tempo giusto », un temps juste pour chaque
chose ‒ alors que certaines situations
exigent évidemment de la rapidité (on se verrait mal prendre son temps en
réanimation!) ‒, le débit accéléré ne peut être maintenu continuellement au
risque de s’épuiser. On dit souvent en médecine de famille que le temps est
notre meilleur allié pour comprendre une pathologie.
J’ai
aussi entendu parler dernièrement du concept de « Nature deficit
disorder », ou comment le fait d’être coupé de la nature engendre de
multiples pathologies chez les humains, de l’anxiété à l’hypertension et aux
maladies cardiovasculaires. Le concept de prescription de nature a été
implanté chez nos voisins américains (Parc Rx America), imités par nos
collègues de la Colombie-Britannique (Healthy By Nature). Mais le concept est
largement répandu au Japon ‒
les médecins prescrivent depuis les années 1980 le Shinrin-yoku, bain de
forêt thérapeutique aux multiples vertus pour le corps et l’esprit!
Le
fait d’avoir plus d’arbres en milieu urbain contribue grandement à réduire la
pollution et les maladies pulmonaires et cardiovasculaires. Le Dr Pierre
Gosselin a récemment fait circuler une lettre
pour demander au gouvernement un engagement en matière de verdissement urbain.
Le Dr François Reeves, cardiologue au CHUM, milite également pour cette cause
et a écrit plusieurs livres à ce sujet.
Ainsi,
je pense que l’un des principaux remèdes à s’accorder et à recommander à nos
patients est de prendre le temps de ralentir et d’être pleinement avec nos
proches, de profiter de chaque moment avec eux; nos enfants, nos amis… et nos
patients. Et de faire du sport, dans la nature si possible!
Réseauter,
ça fait du bien
L’autre
aspect qui fait du bien, cette fois au niveau professionnel, c’est de se
concentrer sur les choses constructives; faire de petits changements localement
qui peuvent amener beaucoup de positif. Et, réseauter avec des gens inspirants!
Le groupe de travail sur l’innovation en médecine de famille, découlant des Symposiums sur les innovations du CQMF, travaille de concert avec l’INESSS pour voir à soutenir les innovations les plus porteuses. Entre autres bijoux présentés lors de cette deuxième édition de mai 2019 : le site Web Question pour un pro. Il s’agit d’une plateforme en ligne lancée en 2016 par Alexandre Chagnon, pharmacien à Granby et au CIUSSS de l’Estrie. Belle ressource pour nos patients, elle permet de réduire les consultations à l’urgence pour des problèmes fréquents et offre des réponses beaucoup plus adéquates que « Dr Google »! La plateforme informatique PrescripTIon (PrescribeIT en anglais) est également l’une des innovations présentées en mai dernier. Cette dernière favorise des communications simplifiées bidirectionnelles entre médecins et pharmaciens, directement via le dossier électronique.
Le soutien entre collègues, que ce soit en début de pratique ou lors de transitions, est également un élément de notre bien-être comme soignant. L’accompagnement offert par le programme de mentorat du CQMF peut ainsi aider nos membres à s’épanouir personnellement et professionnellement. Aussi, bien s’organiser en début de pratique est le thème de l’événement CQMF du 12 juin 2020 : l’objectif de la journée est d’offrir un soutien pour naviguer avec assurance entre les aspects administratifs, interprofessionnels, éthiques, médicolégaux, de gestion du temps et du personnel, qui pimentent parfois un peu trop le quotidien! Les inscriptions sont maintenant ouvertes, ne tardez pas, les places sont limitées!
Et
vous, qu’est-ce qui vous fait du bien? Qu’est-ce qui vous ressource, vous
permet de garder l’équilibre et le sourire au fil de vos semaines chargées?
par Caroline Laberge, M.D., CCMF, FCMF–ProfessionSanté – L’actualité médicale
Dre Caroline Laberge, présidente du CQMF
C’est avec enthousiasme que je vous adresse ces quelques mots en tant que nouvelle présidente du Collège québécois des médecins de famille (CQMF). Je suis à la fois heureuse et fière de prendre les rênes d’un CQMF dont la mission est d’inspirer et soutenir les médecins de famille et leurs partenaires dans l’adoption de meilleures pratiques au bénéfice de la santé de la population. En effet, des médecins de famille engagés œuvrent de concert avec les autres spécialistes et professionnels de la santé en vue d’optimiser les soins et réfléchir, ensemble, à leur pertinence. Notre conseil d’administration a travaillé fort au cours des derniers mois pour peaufiner le plan stratégique des prochaines années, afin de bien refléter les enjeux qui nous sont chers.
Dans le contexte actuel d’explosion de possibilités diagnostiques et thérapeutiques, le concept de « médecine à valeur ajoutée » me tient particulièrement à cœur. Parmi les interventions que nous faisons, lesquelles améliorent réellement la santé ou le bien-être de nos patients? La campagne Choisir avec soin ouvre la porte à la discussion et à la réflexion collective, tant entre soignants qu’avec les patients. L’atelier Pour une pratique éclairée, offert par le CQMF, aide à amorcer des changements dans notre pratique : décisions partagées, déprescription, usage judicieux des examens d’imagerie, etc.
Le bien-être de nos patients passe aussi par les déterminants sociaux de
la santé, tels que l’accès à de la nourriture de
qualité, la pratique du sport, la qualité de l’air, des logements salubres et
abordables. Il est
souvent difficile comme médecins, dans nos bureaux, de s’attaquer à ces
questions sociétales plus larges. Comment plaider auprès de nos communautés et
des gouvernements, comment s’impliquer sans avoir l’impression de donner un
coup d’épée dans l’eau? Le fait d’unir nos voix à celles qui s’élèvent déjà,
notamment pour demander des engagements en matière d’environnement, est à la
portée de toutes et tous. Soyez à l’affût des propositions concrètes que
formulera notre groupe de travail sur les causes sociales et environnementales
au cours des prochains mois!
Je saisirai également l’occasion de vous entretenir au sujet du Symposium sur les innovations du CQMF qui nous aura permis de découvrir, une fois de plus cette année, de multiples façons d’utiliser la technologie pour améliorer les soins aux patients.
C’est avec entrain que je vois poindre les prochaines années, et j’ai
bien hâte de faire votre connaissance à l’occasion de l’un ou l’autre événement
du CQMF!
Quelles sont les dernières nouveautés et innovations
susceptibles d’influencer votre vie personnelle ou votre pratique médicale ?
Notre chroniqueuse fait le tour des innovations les
plus prometteuses du plus récent Symposium du Collège québécois des médecins de
famille.
SEKMED – LA COMMUNAUTÉ DE PRATIQUE EN SOUTIEN AU CLINICIEN
L’explosion des médias et des formes de communications entraîne
un éclatement des connaissances. Pour rester à jour dans cette multitude
d’informations nouvelles, un médecin devrait accorder plus de 20 heures par
jour au survol de la littérature portant sur la recherche médicale ! Une tâche
impossible, d’autant plus que les médecins n’y accordent qu’une heure par
semaine, en moyenne.
Élaborée par Solution Doc 2.0, la plateforme collaborative
SEKMED vise justement à soutenir l’évolution des connaissances en médecine en
veillant à ce que l’information se rende au clinicien. Ce système permet de
mettre en commun diverses ressources médicales à l’intérieur d’une communauté
de pratique. Ces ressources interactives sont présentées de façon à être
immédiatement utilisables par le clinicien. Concrètement, SEKMED vient appuyer
la documentation de l’historique et de l’examen physique, le diagnostic
différentiel, la prise de décision, l’apprentissage des meilleures pratiques et
bien d’autres choses encore. L’efficience des professionnels de la santé est
ainsi accrue dans la prise en charge de problématiques liées aux ressources du
système. Le moteur de recherche de SEKMED reconnaît les termes inscrits dans
les notes cliniques et affiche les ressources qui y sont associées. Il est
alors possible de consulter les informations présentées, de les ajouter à la
prise de notes en cours ou de les modifier et de transmettre les modifications
à la communauté. Cet outil tirera avantage d’un grand nombre d’utilisateurs,
puisque le potentiel de la plateforme grandit avec les contributions des
membres de la communauté.
Détails et téléchargement de la plateforme à sekmed.site
TAPERMD – UNE SOLUTION POUR RÉDUIRE LA POLYPHARMACIE
La polypharmacie peut avoir des effets indésirables chez
certains patients. TaperMD est un outil visant à aborder ce sujet de manière à
minimiser les risques et à optimiser les avantages pour chaque patient. Élaboré
en collaboration avec l’Université McMaster, il a été conçu pour aider les
médecins, les pharmaciens et les patients à travailler en équipe afin de mieux
gérer les effets secondaires des médicaments, en s’inscrivant dans les
processus de consultation. Offerte sur le Web, cette solution permet aux
professionnels de la santé de disposer de toutes les lignes directrices et des
informations requises en un coup d’œil. Le système a pour but de déterminer les
médicaments dont les effets secondaires pourraient surpasser les bénéfices.
Ainsi, une alerte survient pour suggérer la pause, l’arrêt ou la réduction de
la dose de certains médicaments.
TaperMD offre donc les moyens de minimiser les risques en
optimisant les avantages. Pour ce faire, la solution aide le professionnel de
la santé à élaborer des plans d’action pour mettre en œuvre, ajuster, suivre,
surveiller et enregistrer les modifications apportées à la médication. TaperMD
permet aussi de recueillir les commentaires des patients, leurs préférences,
leurs habitudes de vie et les effets indésirables suspectés des médicaments. Les
commentaires d’autres professionnels de la santé, tels que les pharmaciens,
peuvent aussi être intégrés. Il est actuellement possible de faire l’essai
gratuit de cet outil.
Détails et téléchargement de la solution à tapermd.com
LES DONNÉES AU SERVICE DU CLINICIEN – UN OUTIL SIMPLE
D’AIDE À LA DÉCISION EN SANTÉ MENTALE
Des chercheurs de l’Université Laval travaillent actuellement à
mettre au point des outils afin de fournir aux professionnels de la santé les
meilleures données probantes possible concernant les options de traitement de
la dépression et de l’anxiété. Conçu pour une utilisation lors de la rencontre
clinique, l’outil d’aide à la décision, lui, est simple, intuitif, et son
efficacité est prouvée. Présenté sous forme de cartes que le clinicien peut
utiliser comme bon lui semble, il permet, à cette occasion, l’intégration de
données probantes sur l’ensemble des traitements de la dépression et des
troubles anxieux reconnus comme efficaces. Il facilite aussi la compréhension
des enjeux importants pour les patients, peu importe leur niveau de
connaissances. Cet outil aide le professionnel de la santé à présenter les
options possibles et permet une prise de décision partagée en favorisant une
pratique cohérente avec les recommandations des guides de pratique clinique.
L’équipe de recherche souhaite offrir un outil aux professionnels et aux
milieux cliniques qui veulent prendre des décisions avec plus d’assurance sans
allonger la durée des rencontres cliniques, contribuer au développement d’une
approche qui minimise l’empreinte sur le déroulement des soins, tout en
s’engageant dans une démarche d’amélioration continue de la qualité des soins.
Le Collège québécois des médecins de famille a décerné
à la Dre Louise
Champagne le prix Médecin de famille de l’année.
Des patients font dix heures de route pour
la consulter. Ses collègues lui demandent conseil pour des situations
délicates. Appréciée pour son écoute, son jugement et sa rigueur, la Dre Louise
Champagne a été désignée Médecin de famille de l’année 2019 par le Collège
québécois des médecins de famille.
« Louise met la barre haute en ce qui concerne
la qualité des soins, et elle est d’un professionnalisme exemplaire, souligne
la Dre Luce Pélissier-Simard, collègue de la
Dre Louise Champagne au GMF-U Charles-Le
Moyne, à Saint-Lambert. Elle a un respect profond des personnes. Il y a encore
des patients de Sept-Îles qui viennent la voir sur la Rive-Sud de
Montréal ! Et plusieurs infirmières veulent se faire suivre par elle. Cela
en dit long sur la qualité de sa pratique. »
La Dre Champagne
a travaillé sept ans comme infirmière avant de faire ses études en médecine.
Quand on lui demande pourquoi elle a choisi la médecine familiale, elle est
intarissable. « J’aime toucher à tout, soigner des gens de la naissance
jusqu’à la fin de la vie, accompagner des familles. J’ai parmi mes patients
trois générations d’une même famille ! J’aime aussi être une chef
d’orchestre pour mes patients en m’assurant que tous leurs problèmes de santé
sont pris en charge. »
Pour elle, le rôle du médecin est de guérir
parfois, de soulager souvent et d’écouter toujours. « Ce n’est pas moi qui
ai inventé cette formule, mais elle me parle beaucoup. L’aspect le plus
important de mon travail, c’est d’écouter. Je n’arrive pas à voir mes patients
en dix minutes et je n’y arriverai jamais. Être écouté, ça fait partie du
processus de guérison. Cela fait du bien aux patients. »
La Dre Champagne
a exercé douze ans au Centre hospitalier régional de Sept-Îles, tout en
pratiquant dans un cabinet. Son travail était des plus variés :
hospitalisation, urgence, psychiatrie, soins intensifs, suivi de grossesse,
gériatrie, soins palliatifs, etc.
En 2004, la médecin de famille quitte la
Côte-Nord pour le sud. Elle se joint alors aux équipes de l’Hôpital Charles-Le
Moyne et du GMF-U Charles-Le Moyne. Elle exerce toujours dans cette unité
d’enseignement, qu’elle a d’ailleurs dirigée de 2009 à 2017. Depuis deux ans,
elle est également directrice adjointe du Programme de médecine de famille et
de médecine d’urgence de l’Université de Sherbrooke.
À son arrivée dans le milieu universitaire,
la clinicienne s’est découvert une passion pour la pédagogie et elle multiplie
depuis les engagements. Elle donne notamment des cours aux résidents, agit
comme médecin expert pour le Collège des médecins du Québec et préside le
Comité de rédaction scientifique du Médecin du Québec.
De meilleurs soins pour les aînés
Le leadership de la Dre Champagne
est au service du bien-être collectif, selon ses collègues du GMF-U Charles-Le
Moyne qui ont posé sa candidature au prix du Collège québécois des médecins de
famille. Ces dernières années, elle s’est beaucoup investie dans l’organisation
des soins aux personnes âgées, en participant entre autres à la création des
unités de formation clinique interprofessionnelles universitaires (UFCI-U) en
soins à domicile et en CHSLD.
Ces unités permettent d’améliorer la
formation des soins aux personnes âgées dans tous les programmes de la santé et
des sciences psychosociales. « Le pharmacien, par exemple, va enseigner
aux stagiaires en pharmacie, mais aussi aux résidents en médecine familiale,
aux ergothérapeutes, aux infirmières praticiennes spécialisées et autres futurs
professionnels de la santé, explique la médecin de famille de l’année. Et tous
apprendront à travailler ensemble. » Différentes unités devraient voir le
jour dans le réseau de l’Université de Sherbrooke d’ici quelques mois.
Celle qui compte parmi les rares médecins de
famille à faire des visites à domicile enseigne également cette pratique aux
résidents. « C’est un privilège d’entrer dans l’intimité des patients. Les
soins à domicile doivent cependant être faits en équipe. Le travail
interprofessionnel rend les soins à domicile et en CHSLD plus
attrayants. »
Le CQMF annonce l’entrée en fonction de sa nouvelle présidente
Montréal, 4 juin 2019 – Le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) annonce l’intronisation de sa nouvelle présidente, la Dre Caroline Laberge, qui a eu lieu officiellement le 31 mai dernier, à Montréal. Le mandat de la présidence est d’une durée de deux (2) ans.
Dre
Caroline Laberge, en quelques mots
La Dre Caroline Laberge est médecin enseignante
au GMF-U Laurier à Québec. Elle exerce la médecine de famille depuis 2005. Sa
pratique inclut la prise en charge en GMF-U, les soins obstétricaux et
périnataux, l’enseignement et la gestion. Elle a été directrice du GMF-U
Laurier de 2015 à 2019.
Mission du CQMF
Le Collège québécois des médecins de famille
(CQMF) a pour mission de soutenir les médecins de famille dans les meilleures
pratiques cliniques et organisationnelles. Il regroupe plus de 4 500
membres. Ses activités sont assurées par des médecins de famille bénévoles et
engagés envers la profession et la collectivité. Le CQMF est l’aile québécoise du Collège des médecins de
famille du Canada (CMFC), l’organisme professionnel responsable d’établir
les normes et de procéder à l’agrément des programmes de formation postdoctorale en médecine de famille dans les 17 facultés de médecine du pays.
Source : Collège québécois des médecins de famille (CQMF)
Pour
information : Linda Lévesque, responsable des
communications, 450 973-2228; cellulaire : 514 242-8909; llevesque@cqmf.qc.ca
Effervescence autour d’innovations prometteuses en première ligne
Le Symposium sur les innovations du CQMF brise les silos et met en lumière le leadership innovant en médecine de famille
Montréal, 4 juin 2019 – Le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) tenait la 2e édition de son Symposium sur les innovations, le 31 mai dernier, au Palais des congrès de Montréal. Près de 250 personnes s’y étaient donné rendez-vous afin d’y découvrir les vingt-neuf (29) innovations présentées, soit 113 leaders cliniques en provenance d’une cinquantaine de cliniques, 58 décideurs, nommés facilitateurs-dragons pour la circonstance et représentant une quarantaine d’organisations, et 51 innovatrices et innovateurs. « L’enthousiasme est à son comble quand tous les milieux se mobilisent autour de l’innovation en première ligne au Québec! », se réjouit la Dre Maxine Dumas Pilon, présidente du comité scientifique et du comité organisateur de l’événement.
Catalyser l’innovation
En effet, le Symposium sur les innovations du CQMF met en lumière le leadership des médecins de famille; leadership pour optimiser notamment les pratiques interprofessionnelles et interdisciplinaires, et ce, au bénéfice de la santé de la population. Par leurs innovations, nos médecins de famille contribuent à l’amélioration et à la transformation des soins de santé.
Avec son Symposium sur les innovations, le CQMF brise les silos et, en favorisant l’interaction entre acteurs clés de la première ligne, contribue à l’implantation et à l’accroissement d’échelle d’innovations dans le domaine de la médecine de famille.
Plusieurs innovations ont retenu une attention particulière :
Approche novatrice élaborée afin d’optimiser l’intervention
interprofessionnelle auprès des patientes et patients touchés par
la problématique croissante des arrêts de travail pour troubles de
santé mentale;
Outils d’aide à la décision présentant les données probantes
de manière accessible tout en centrant la conversation autour de la
personne soignée;
Site Web permettant aux patientes et patients de mieux préparer
leur visite facilitant ainsi une meilleure communication entre
patients et médecins de famille;
Modèle d’intervention pharmacien-médecin basé sur les alertes
d’un système d’alerte informatisé afin de réduire l’usage
de médicaments potentiellement inappropriés chez les aînés;
Outil de communication en ligne auprès d’un pharmacien; centré
patient, il met à profit les technologies utilisées par les
cliniciens et les patients en vue d’améliorer les soins;
Programme permettant de créer des interventions et outils flexibles
d’amélioration des pratiques cliniques et organisationnelles afin
de bonifier les trajectoires de soins et la santé des personnes aux
prises avec des maladies chroniques;
Service participant à une meilleure accessibilité aux soins en
première ligne par une prise en charge rapide des messages
téléphoniques laissés en clinique par des usagères et usagers
présentant des problèmes de santé;
Aide à la navigation dans les services de santé par des guides
bénévoles;
Soins de proximité pour favoriser l’accès et la qualité des
services de santé offerts aux personnes marginalisées;
Et bien d’autres.
Mission du CQMF
Le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) a pour mission de soutenir les médecins de famille dans les meilleures pratiques cliniques et organisationnelles. Il regroupe plus de 4 500 membres. Ses activités sont assurées par des médecins de famille bénévoles et engagés envers la profession et la collectivité. Le CQMF est l’aile québécoise du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), l’organisme professionnel responsable d’établir les normes et de procéder à l’agrément des programmes de formation postdoctorale en médecine de famille dans les 17 facultés de médecine du pays.
Source : Collège québécois des médecins de famille (CQMF)
Pour
information : Linda Lévesque, responsable des
communications, 450 973-2228; cellulaire : 514 242-8909; llevesque@cqmf.qc.ca